La généralisation des usages du numérique dans l’université constitue un formidable atout dans la modernisation et l’innovation pédagogique.

 

Entretien avec Jean-Marc Ogier, co-président du comité numérique et président de l’Université de La Rochelle.

Le rôle du comité numérique est de réfléchir en profondeur et de manière prospective aux enjeux du numérique dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Il s’agit de sensibiliser et d’éclairer nos collègues présidents en ayant une démarche concrète et constructive.

Nous avons définis 4 axes stratégiques: rayonnement, stratégie, gouvernance (gestion et pilotage) et professionnalisation (outils enseignement/ recherche) avec pour thématique transversale la protection du patrimoine immatériel.

 

Chaque comité traite en première partie les sujets d’actualité avant d’aborder une des thématiques identifiées à travers l’un de ces axes.

Les universités regorgent de sujets extrêmement stratégiques pour la société de demain, qu’il s’agisse de problématiques liées à la recherche, au transfert de technologie et à l’innovation et il est absolument nécessaire que ces objets à très forte valeur ajoutée soient dignement protégés.

Force est de constater que les enseignants chercheurs se laissent souvent tenter par l’ergonomie des outils collaboratifs gratuits, n’ayant pas toujours conscience que la gratuité a pour contre-partie le fait que les contenus partagés sont exploitables et exploités par d’autres… .

Au moment même où la société connaît de profondes transformations, il est essentiel que la CPU soit exemplaire en matière d’appropriation de ces enjeux et soit force de propositions sur ses missions de bases (formation/recherche/insertion professionnelle) mais aussi sur ses propres processus internes (dématérialisation, gestion patrimoniale, ….)

Aujourd’hui, les principaux enjeux auxquels les présidents d’université doivent faire face se jouent à plusieurs niveaux car la transformation numérique concerne toutes les activités de l’université, depuis ses fonctions « régaliennes » (formation / recherche / insertion) jusqu’à ses propres processus internes (Finances, comptabilité, RH, gestion patrimoniale).

 

La transformation numérique concerne toutes les activités de l’Université.

D’abord au niveau national et sur les couches « basses » : les politiques mutualisées de datacenters que l’état et les collectivités promeuvent actuellement requièrent de développer des démarches systémiques.

Tant que le maillage national des infrastructures de réseau ne permettra pas un accès très haut débit pour toutes les universités et leurs composantes, la mutualisation des datacenters restera une utopie.

Il faut donc trouver le bon compromis entre leur construction et le dimensionnement des infrastructures. Or encore aujourd’hui, certaines universités de plein exercice ne sont pas directement connectées à RENATER.

Cette question des infrastructures est essentielle, en particulier au moment où l’on parle du développement au niveau local et aussi international, avec la création des 17 universités européennes pour lesquelles la Commission Européenne invite les universités à développer de la mobilité virtuelle, permettant à tous les étudiants de croiser leurs contenus pédagogiques, par différents canaux et services numériques.

Au coeur de la question de gouvernance numérique on trouve la couverture fonctionnelle des systèmes d’information (SI) intégrés, centralisés et fiables de nos universités et leur intégration dans nos ENT (gestion des notes, planning des salles, calendrier, etc.).

 

« RENATER propose des infrastructures et des services à l’enseignement et à la Recherche, peu perceptibles par l’usager mais indispensables.
S’ils n’existaient pas, nous ne pourrions plus communiquer !
Il me semble que l’aspect le plus important pour les universités est la mutualisation des moyens.
Je pense par exemple que la voie à suivre pour RENATER, c’est de mutualiser des outils « GAFAM like », la plateforme collaborative PARTAGE en est une belle illustration.
Du point de vue des infrastructures, nous constatons un déséquilibre territorial. Les grandes universités multi-sites ne pourront opérer leur transformation pédagogique que si elles disposent d’infrastructures de qualité satisfaisante, pérennes et adaptées.
Quelles que soient les universités concernées, la connectivité reste et restera une condition sine qua non de l’engagement plein et entier dans la transformation numérique.»